Alain Daniélou : Les quatre sens de la vie
Ces quatre sens sont confrontés aux quatre âges et aux quatre castes:
Quatre âges : apprentissage, acquisition des richesses, retrait dans la forêt, renoncement au monde
Quatre sens : le devoir et la vertu, la réalisation de soi : richesse, réussite, famille, le plaisir : sexualité, jouissance, la libération totale des chaînes de l’existence
Quatre castes : prêtres, guerriers et rois, industriels et commerçants, artisans et basses classes.
L’inégalité encadrée est l’interprétation que les Hindous donnent à la volonté divine
« L’homme doit se sacrifier à sa famille, sacrifier sa famille à sa caste, sa caste à son pays, son pays au monde et le monde à lui-même (proverbe sanskrit) »
« La libération est l’accomplissement suprême de l’homme, qu’il doit réaliser seul, contre le monde et contre les Dieux. Les religions sont faites pour le maintenir dans les chaînes du créé en remplaçant sa recherche de liberté et l’intuition transcendante par les liens de la foi qui paralysent l’essor de sa pensée, la ramènent aux demi-vérités que sont les apparences, à l’illusion d’une éternité possible de la personne et du moi. »
François Cheng : Et le souffle devint signe
Explication du contenu mystique de la calligraphie chinoise. Comment se rattache-t-elle à la notion de souffle primordial (le Tao), celui dont sont issues toutes les créatures dont l’homme
Sagesses antiques
Pourquoi la Grèce de Jacqueline de Romilly
Après la lecture de tant de textes illisibles, en particulier ceux des pseudo- philosophes contemporains, c’est avec un véritable délice que l’on se plonge dans le texte lumineux de J. de Romilly. La sobriété du propos qui se réfère en cela aux exigences des stylistes grecs, les explications données sur Homère, puis sur Pindare, la naissance de la démocratie, celle de la tragédie, le goût de la joute littéraire, le développement de l’exigence en matière de raisonnement, le surgissement de la philosophie avec ses principaux acteurs, tout cela est exposé de façon magistrale, avec un amour qui ne se dément pas pour ce peuple incroyable, sachant lutter contre plus grand que lui, avec, à ses côtés, le seul amour de la liberté.
Regrettons avec elle le dépérissement des études grecques, dû pour une part à l’inculture des dirigeants, pour une autre à la paresse des élites et de leurs disciples. Après tout, je suis bachelier grec !
Sénèque : la vie heureuse (précepteur de Néron et contemporain du Christ)
Stoïcien, grand contempteur du temps perdu et admiré de Montaigne
« Ne va pas croire que des cheveux blancs et des rides prouvent qu’un homme a longtemps vécu : il n’a pas longtemps vécu, il a longtemps été »(la brièveté de la vie)
Elitiste en diable, ce qui me convient
« Je me règle sur la nature : ne pas s’éloigner d’elle, se plier à sa loi et à son exemple, voilà la sagesse ! » : stoïcisme
« Il aura succombé à de nobles efforts » : but à poursuivre
« Tu me demandes ce que je cherche dans la vertu : elle-même. Elle ne procure rien qui vaille mieux qu’elle… »
« Nous guérirons à la seule condition de nous séparer de la multitude »
« Peut-on douter que le sage n’ait plus d’occasion de déployer les qualités de son âme dans la richesse que dans la pauvreté ? »
Marc Aurèle : Pensées pour moi-même
L’ennui de la sagesse antique, c’est qu’elle nous donne souvent l’impression de ne rien apporter de très original puisqu’elle a été largement récupérée par l’humanisme et le christianisme. Ainsi Renan traite-il souvent M.A. de « notre bon M.A. »
A noter que je l’ai plagié involontairement lorsqu’il dit : « s’il existait une preuve positive, directe, indiscutable des peines et des récompenses futures, où serait le mérite de faire le bien ? »
Marc Aurèle est le type même de l’empereur stoïcien, philosophe convaincu et empereur par obligation, donc ennuyeux
Plutarque : la conscience tranquille
« Une cigale sur l’arbre de Platon » : un philosophe gai
« Nous accommoder du présent sans le critiquer, nous rappeler le passé avec reconnaissance, envisager l’avenir sans crainte ni soupçon, guidés par un esprit joyeux et clair »
« Un homme lance une pierre à son chien et le ratant, touche sa belle-mère et s’écrie : pas mal non plus ! »
« Tempérons le mauvais par le bon afin que le bon l’emporte »
« Un tel est réputé heureux sur la place publique
Mais une fois son seuil franchi, le voici misérable
Sa femme est là qui régente et commande tout
Et toujours le querelle… »
Apôtre de la concision : « On regrette souvent d’avoir parlé, jamais de s’être tu… » (« Le bavardage »)
Plutarque : Erotikos (né vers 45 après J.C.)
Aimer les femmes ou les hommes ? Et si l’on admet les deux, vers quels transports aller : chastes, physiques. Discussion classique sur le sujet
Doit-on se marier ? Avec une femme riche et plus âgée ?
L’amour est-il un Dieu ?
Bonté et bienfaisance de l’amour
Défense du mariage comme lieu de paix
« Disons plutôt, de cet accouplement grossier du mâle avec le mâle qu’il est
La besogne d’Hybris, le dieu de tous les vices
Non l’œuvre de Cypris, déesse de l’amour »
« Les garçons qui acceptent de plein gré cette fornication sont les êtres les plus dépravés…
« Les pédérastes, on les blâme, on les raille souvent pour leur inconstance… L’amour homosexuel offre bien peu d’exemples de liaisons durables »…
Au contraire, dans le mariage, l’union parfaite des corps est la source de la tendresse »
« La flamme du foyer rend la maison heureuse »
« Au regard plein de feu qui trahit une femme
Je devine aussitôt qu’à l’homme, elle a goûté… »
Aphrodite « déesse de l’attelage conjugal »
« Les femmes aiment leurs maris, leurs enfants, tendrement
Leur dévouement est un sol fertile où l’amitié peut germer aisément »
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