top of page
Photo du rédacteurGilles Cosson

Judaïsme

Prières Juives


Le judaïsme n ‘est pas une religion au sens habituel du terme ; doctrine et rite se confondent et se mêlent dans la « pratique » pour aboutir à un mode de vie spécifique qui entre en jeu à n’importe quel moment de l’existence.


Lors des fêtes juives, le foyer familial est un lieu saint.


Hans Jonas : le concept de Dieu après Auschwitz


Après Auschwitz, le concept de Dieu « gardien de son peuple et seigneur de l’histoire » devient difficile à soutenir. Jonas est donc amené à se rapprocher de certains concepts de la gnose et à imaginer un Dieu souffrant et impuissant qui ne peut agir en raison même de la création à laquelle il a procédé, concept qui n’est pas si éloigné de la thèse que je défends et qui reporte sur l’homme la responsabilité de la beauté de la création. Il reste que ce faisant, il s’écarte notablement de la tradition qui impute aux fautes de l’homme la punition de Dieu. Les enfants morts à Auschwitz dans le dénuement le plus absolu ne pouvaient en aucune manière payer pour des fautes qu’ils n’avaient pas commises.


À noter le commentaire de Catherine Chalier, aussi lumineux que celui de son maître est compliqué.


Sefer yesirah : Le livre de la création


Où l’on retrouve l’intense esprit de spéculation juif dans ce qu’il a d’obscur puisqu’il s’agit d’une méditation sur les dix premiers nombres et les vingt-deux lettres de l’alphabet hébraïque, étant entendu que, comme chacun sait, à chaque lettre de l’alphabet correspond un nombre. J’ai le sentiment que l’obscurité du texte augmente sa valeur auprès de toux ceux, cabalistes ou non, qui se penchent sur le mystère lié à toute forme, quelle soit littérale ou arithmétique. La poésie m’en échappe, car le texte est trop abstrait pour moi.


L’Ecclésiaste : traduit de l’hébreu et commenté par Ernest Renan


Je cite Renan dans sa superbe analyse de ce texte doucement sceptique :


« La perfection, c’est, tout en s’attachant à un principe, de ne pas lâcher le principe opposé. »


« Un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort »


Le héros est selon toute vraisemblance Salomon lui-même, car beaucoup des traits qui lui sont prêtés se retrouvent dans l’énigmatique Cohélet, mais l’écrivain se révèle également par le souci qu’il a de sa fortune.


Tout est vanité et l’excès en tout est un défaut. Il est clair, dit Renan, que les impénétrables obscurités dont le gouvernement du monde est entouré aux yeux de Cohélet seraient dissipées s’il avait la moindre notion d’une vie à venir. Mais ses idées sont celles de tous les Juifs éclairés. La mort termine la vie consciente pour l’individu.


C’est ici-bas qu’il faut réaliser le plus de justice possible. D’où la participation juive au progrès.


Philosophie singulièrement fatiguée que celle de l’Ecclesiaste, dit Renan. Seul, absolument seul, il représente une situation intellectuelle et morale qui dut être celle d’un grand nombre de Juifs. La destinée de ce peuple ayant été toute religieuse, la partie profane de sa littérature a été sacrifiée. Le Cantique et le Cohélet sont comme une chanson d’amour et un petit écrit de Voltaire égarés parmi les in folio d’une bibliothèque de théologie. C’est ce qui fait leur prix.


Ecrit sans doute vers 125 avant J.C.


Admirable pour l’expression de la passion, l’hébreu n’a aucune souplesse pour le raisonnement. Les langues sémitiques ne se prêtent nullement à l’expression d’idées enchevêtrées.


Cohélet a compris tout cela. Il a l’esprit philosophique, mais il n’a pas une langue philosophique à sa disposition. Ses efforts désespérés pour faire un raisonnement ressemblent aux tortures d’un grand musicien forcé d’exécuter une symphonie compliquée avec un orchestre tout à fait grossier


Seuls les Grecs ont su créer des œuvres logiques conséquentes avec elles-mêmes : « simplex duntaxat et unum ».


Suivent quelques vacheries de premier ordre à l’égard du Juif moderne, installé dans son confort, méprisant toute activité guerrière, et avant tout soucieux de bien vivre et de faire travailler les autres pour lui : cette partie date d’avant la shoah et la création de l’Etat d’Israël. Comme quoi on peut être un esprit pénétrant et un merveilleux styliste et ne pas être en état de prévoir le mouvement de l’histoire et les transformations quelle entraîne.


Maïmonide – Averroès : une correspondance rêvée, Ili Gorlizki


Intéressant échange écrit pour faire ressortir les convergences de pensée entre deux philosophes : musulman et juif. Retour sur l’idée commune à l’époque et très prégnante chez Maïmonide sur le fait que les philosophes doivent éviter de livrer le fruit de leurs réflexions à la foule (voir le « Livre des égarés »).


« C’est le cas par exemple de cette idée profonde que Dieu n’a ni quantité ni qualité, qu’il transcende l’espace et le temps, qu’il est exempt de changement : tout cela pourrait conduire à nier son existence. La religion parle, elle, au grand nombre la langue qu’il comprend ».


« Il en est des opinions comme de la nourriture : ce qui est un poison pour les uns est un remède pour d’autres ».


« Il n’est pas nécessaire que soit dévoilée à la foule la signification philosophique des écrits saints ».


Talmud de Babylone : « aux ignorants, on ne doit pas révéler le secret »


Insistance sur le fait que l’islam et le judaïsme ont en commun le Dieu unique, contrairement aux Chrétiens avec leur idée hérétique de Jésus-Christ, fils de Dieu. La Trinité a toujours révolté Juifs et Musulmans.


Iulia : nom romain de Jérusalem : critique juive des croisés


Résurrection des corps : « rien de ce qui porte sur ces questions dans les écrits saints ne peut être compris dans son sens littéral ».


« Nous refusons de comprendre l’Ecriture dans son sens obvie, mais nous l’acceptons comme des allégories ».


« Il est licite d’expliquer le Coran comme une allégorie ».


Averroès achève d’écrire la « Destruction de la destruction », réponse à la « Destruction des philosophes » d’al-Ghazali.


Maïmonide évoque son « Traité sur la résurrection des morts » en soulignant qu’il est destiné au plus grand nombre dont la foi ne doit pas être ébranlée dans ses certitudes, mais que lui ‘ye croit pas…


« La Torah ne doit jamais être source de profit ».


Simone Weil : La pesanteur et la grâce

Simone Weil est un auteur qu’on ne résume pas. Tout chez elle est signifiant et il faut des années pour lire ses œuvres. Car toute ligne doit se méditer et nous sommes faibles devant une telle exigence.


Voir dans ce livre les pages 104/105 (Dieu), 108 (souffrance de l’innocent), 158 (mort physique), 171(sens du beau), 179 (souffrance des élus) et 204 (travailleurs et éternité).


Etty Hillesum : une vie bouleversée

Paul Lebeau : Commentaires


J’ai d’abord relu les commentaires de Lebeau alors que je n’aime guère de façon générale les gloses, et encore moins les œuvres d’édification rédigées par des tiers. Seul le récit brut de la personne est pour moi exemplaire et sincère ; les opinions exprimées par d’autres sont toujours suspectes. Mais j’ai été, je l’avoue, ému par la qualité du travail de Lebeau qui discerne dans l’expérience personnelle d’Etty ce qu’elle a de profondément humain en général. Ce sont en quelque sorte des « voies de sainteté » que parcourt Etty dans sa courte vie et elle doit en deux ans traverser tout le chemin qu’un anachorète ou un vieux moine a eu sa vie entière pour parcourir. Je ne sais si je parviendrai à relire maintenant le témoignage brut d’Etty, même si je sais qu’il l’emporte sur tout le reste. D’ailleurs ces innombrables lectures menées à un train trop rapide me fatiguent intellectuellement. Mais l’expérience et l’exemple que nous donne Etty sont pour moi sans équivalent, son langage de Juive « en recherche de sens » étant étonnamment moderne puisque dépouillé de tout l’acquis « catéchiste » que tant de catholiques portaient encore en eux à cette époque, acquis qui a disparu dans les générations d’aujourd’hui.

1 vue0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Islam

Comentários


bottom of page