Teilhard de Chardin : Hymne de l’univers
C’est avec beaucoup d ‘émotion que l’on pénètre dans ce livre d’un croyant sincère, ébloui par le mystère de la foi. Pourtant, le message, encore pétri de latin et des traditions de l’église catholique paraît un peu vieilli, marqué par l’époque qui l’a vu naître. Mais l’authenticité ne saurait en être mise en doute et une profonde fraternité m’unit à son auteur. Il est simplement quelques décennies en amont de ma propre présence, elle-même simple instant sur le chemin de l’histoire, ce chemin qui va mener l’homme vers les étoiles. Puisse sa pensée chaleureuse et passionnée demeurer source d’inspiration comme celle du père Feillet, et puisse la mienne témoigner que jamais ne s’arrête la quête qui unit l’humanité à l’Esprit !
« Mane nobiscum, Domine, advesperascit », P. 159
René Girard : Celui par qui le scandale arrive
Structuralisme : met en évidence les structures inconscientes par la compréhension et l’explication de leurs réalisations sensibles.
Levy Strauss en anthropologie, Lacan en psychanalyse, Althusser pour le marxisme. Poststructuralistes : Foucault, Derrida, Bourdieu
Dans le livre ci-dessus, Girard prend fermement position contre le relativisme destructeur et souligne l’apport du monde judéo-chrétien à la théorie du bouc émissaire. Dans ce monde en effet et contrairement à la tradition, les victimes sont innocentes et les communautés coupables. L’anthropologie du Nouveau Testament y est décrite de façon originale. La controverse avec C. Levi-Strauss est aussi instructive qu’amusante, G. se gaussant de celui qui le réfute d’un haussement d’épaule sans l’avoir lu le moins du monde.
J. Yves Leloup : L’absurde et la grâce
Dois-je l’avouer : je suis allergique au père Leloup. Je n’accepte pas qu’un homme déclare que sa première parole ait été « Vous m’avez mis au monde pour mourir ». De façon plus générale, j’ai le sentiment de me trouver devant un homme incroyablement prétentieux, d’un orgueil luciférien et prétendant en permanence à la sainteté. Les révélations qu’il prodigue sur sa femme et ses tentatives de suicide s’il la quitte me hérissent, toutes ses confessions ont un air d’imposture, comme le dominicain qu’il a été et qui revient à la religion orthodoxe parce que objectivement, cela l’arrange…
Je ne dirai donc rien de ce livre sinon que je n’en accepte ni l’auteur, ni le contenu.
Bernard Feillet : « L’étincelle du divin » et « l’Arbre dans la mer »
Dans ces deux livres, B. Feillet manifeste l’humilité et l’ouverture d’esprit qui le mettent en dehors de l’église catholique dont il est prêtre, mais avec tant de discrétion et de sagesse qu’il a réussi à faire accepter un point de vue original très proche du mien. Il rejette ce faisant la plupart des dogmes et se situe donc dans une démarche de recherche qui fait de lui un être singulier, à la marge de la tradition dont il est issu.
« À ce prêtre, ils ont demandé ce qu’il savait de Dieu et ce prêtre ne savait rien »
« La foi me livre à l’infini du mystère de Dieu. Pour se livrer à l’immense, il suffit d’un peu de foi »
« En définitive, en posant la question de Dieu, c’est la question de l’homme que nous explorons »
Saint Augustin : Les Confessions
Le plus impressionnant dans cette œuvre est sa sincérité, le moins, les diatribes enflammées contre la sensualité , voire la sexualité, dont nous ne comprenons plus aujourd’hui la violence. Nous sommes nés sensuels, pourquoi rejeter cette caractéristique qui n’est rien d’autre que la « pulsion de vie », laquelle vaut quand même mieux que la pulsion de mort ?
Sont admirables en revanche la description de la Rome antique finissante, avec ses ambitions, ses rhéteurs, ses joutes verbales, bref toutes les tentations de l’homme d’hier et d’aujourd’hui.
Admirable aussi bien sûr, le personnage de la mère, si attachée à son fils et aussi le parcours de Saint Augustin lui-même, âme inquiète, ouverte à toutes les tentations humaines et riche de tant d’aspirations. Oui, c’est bien d’un frère humain qu’il s’agit et, même si les luttes contre les hérétiques ariens, donatistes, manichéens et autres, nous paraissent quelque peu dépassées, la sincérité de l’auteur, sa foi profonde, sa volonté de s‘élever toujours plus haut en renonçant aux vaine vanités de ce monde sont magnifiques.
Henri Madelin : Si tu crois
Réflexions d’un jésuite sur le désenchantement du monde d’aujourd’hui et sur l’actualité du message du Christ. N’apporte pas vraiment d’élément essentiel à une méditation ouverte par bien d’autres que lui et dans laquelle la qualité intellectuelle et le sérieux de l’auteur ne sont pas à la hauteur du souffle nécessaire pour entraîner les foules : un analyste.
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