Écrire est pour moi la seule façon que je connaisse de transmettre hommages et émotions à la beauté, qu’elle soit humaine ou naturelle.
Dans « L’Homme qui parle » suivi de « Quel Dieu pour le XXIème siècle » qui en est l’épilogue, je m’interroge sur la signification de l’aventure humaine d’aujourd’hui.
Voulant présenter dans ce travail une voie de réconciliation entre les religions traditionnelles, mais aussi un espoir à tous les chercheurs de sens en cette époque de bouleversement, j’avais en effet devant moi deux voies :
La première et la plus traditionnelle consistait à présenter un essai qui serait la mise à niveau des nombreuses pages que j’ai écrites sur le sujet. C’est une tentative dont je n’écarte pas une publication ultérieure. Elle a comme inconvénient d’être d’une lecture exigeante.
Après réflexion, j’ai donc préféré attaquer le sujet de façon plus originale sous la forme d’un conte philosophique, allégorie de notre société nous emportant dans une aventure haletante, le tout suivi d’un épilogue bref et aussi vivant que possible.
L’idée de ce livre est donc de souligner pourquoi le productivisme et le matérialisme ne peuvent remplacer aujourd’hui l’essentiel : la demande de sens. Mais il dessine aussi une voie de dépassement des conflits actuels en cette période où une nouvelle perspective matérielle, mais aussi spirituelle va s’imposer inévitablement.
J’ajoute que, pour un homme de notre temps les différences entre catholicisme, protestantisme et orthodoxie apparaissent ténues. De plus la chrétienté procède de la judéité dont ne nous sépare aucune fracture théologique et la libre pensée se rattache pour une part à la forme non révélée des deux précédentes doctrines. L’islam, quant à lui, va demander un sérieux aggiornamento pour en finir avec un fixisme doctrinal qui rend difficile son adéquation à la modernité. Et les philosophies orientales vont demander une simplification adaptée. Mais les points communs sont nombreux.
Car la conviction de l’auteur est aussi que la conquête inévitable de l’espace va contribuer à engager l’humanité sur un chemin neuf, celle d’une « réduction à l’essentiel » des croyances, s’agissant en particulier de leurs exigences quotidiennes. C’était déjà l’idée de Bergson : religion dynamique versus religion statique, ou du père Teilhard avec sa noosphère. Est-il choquant de dire que Yahvé, le Christ, voire Mahomet, ou encore l’hindouisme comme le Tao, parlant le langage accessible à leur temps, ne pouvaient aborder les problèmes éthiques et métaphysiques que nous connaissons aujourd’hui.
Il ne semble donc pas illégitime qu’il soit fait usage de notre capacité d’interprétation face aux problèmes de notre époque et plus encore de demain. Et il serait irresponsable de ne pas ouvrir une voie d’adaptation, seule à même d’ouvrir une possibilité d’union entre des convictions aujourd’hui trop souvent en conflit.
Nous reviendrons plus tard sur les divers aspects des réformes nécessaires. Place à l’horizon qui vient…
C’est dans cet esprit que j’ai été amené à publier au fil des années chez divers éditeurs parisiens de nombreux ouvrages : romans historiques, essais, romans d’actualité et nouvelles.
Conférence
À l'occasion de la publication de mon nouvel opus « L’Homme qui parle », Francis Verba et Sifranver International ont le plaisir de vous inviter à une conférence/débat samedi 25 janvier à 20 heures au pavé d’Orsay, 48 rue de Lille, 75007 Paris.
Le sujet en sera Mondialisation et conflits religieux : un nouveau « sens pour notre époque. Un verre de champagne avec « zakouskis » sera offert aux participants en fin de séance, à l’occasion de la signature/dédicace de mon dernier ouvrage : « L’homme qui parle, suivi de Quel Dieu pour le XXIème siècle ».
En novembre, deux interviews de Gilles Cosson à découvrir

Dans l’émission littéraire de Jean-Paul Naddeo, le libre journal des Éditeurs du 1er novembre 2019 et sur le thème « La Petite musique de la vie ». En compagnie de Philippe Legrand et Marie-Stéphane Vaugien, Gilles Cosson y présente son nouvel opus, L’Homme qui parle. Cliquez ici
L’article de Jean Netter

La chronique Livr’arbitre – par Jérôme Régnault
PRÉSENT LITTÉRAIRE
12 Présent – Samedi 7 décembre 2019
La chronique de Livr’arbitres
Une époque formidable
Depuis le roman La Route de Cormac McCarthy, la littérature postapocalyptique a, semble-t-il, acquis ses lettres de noblesse ou tout au moins connu un certain regain d’attractivité. Echo d’une angoisse sourde, prodrome d’une époque troublée, la fin des temps est plus que jamais d’actualité.
Gilles Cosson nous livre un poignant roman ayant pour toile de fond cette fin du monde. Mais loin d’être un énième récit survivaliste pour amateur de science-fiction, c’est d’abord et avant tout un conte philosophique, où chaque élément du récit est une métaphore de notre inconscient culturel. Le héros, père de famille, entreprend, dans un monde ravagé par un incendie nucléaire, une quête vers un ailleurs où, semble-t-il, subsisterait un groupe organisé, promesse d’un territoire où l’humanité serait encore présente. Cette pérégrination, faite de rencontres multiples, est autant d’étapes jalonnant ce qui est une véritable initiation existentielle. Le héros découvre une société de petits hommes, sortes de simili-Hobbits, soumis à un étrange pouvoir dictatorial ayant une logique élitiste, dénué de tous sentiments jugés hérétiques.
Un pouvoir qui siérait bien aux univers d’Orwell ou d’Huxley. Epurant son récit de tout marqueur historique – point de raison au conflit nucléaire, le héros n’a pas de nom attitré –, Cosson nous déploie une suite de paraboles dans une quête ayant les codes du roman d’aventures mâtinée de fantastique. Pour le prix de deux places de cinéma, vous en aurez largement pour votre argent, Cosson ayant un réel talent de narrateur, on est très vite happé par le souffle de l’histoire.
Certes, une première lecture nous inviterait à une métaphore critique du système soviétique, cela va de soi. Mais si l’on y regarde de plus près, Gilles Cosson nous parle d’un monde où l’idée de foi, de transcendance plus généralement est proscrite et bannie au profit d’un tropisme hyperscientiste, froid, calculateur et ultrarationnel… bref, notre époque, dans toute sa splendeur, ou du moins notre Occident tel qu’il est aujourd’hui véhiculé et promis à la terre entière.
A cela, Gilles Cosson nous délivre un court essai en postface sur sa vision des temps qui viennent, où l’idée de Dieu lui semble nécessaire, vitale mais sans contingence dogmatique. Une spiritualité qui doit nous accompagner afin de refréner les fureurs technoscientistes de l’homme, une sorte de syncrétisme permettant un équilibre entre forces spirituelle et matérielle dont le taoïsme, de par sa plasticité pragmatique, lui paraît être un certain idéal.
Bien sûr cette problématique entre raison et croyance est vieille comme une dissertation de philo mais ne boudons pas notre plaisir tout de même.
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